L'oraison, une affaire d'amitié
Au chapitre 8 de la Vie, Thérèse définit ainsi ce qu'elle entend par ORAISON : « L'oraison mentale, à mon avis, n'est pas autre chose qu'un entretien d'amitié, où l’on s'entretient souvent, seul à seul, avec Celui dont nous savons qu'il nous aime ».
• un entretien d'amitié : C'est vivre une amitié avec le Seigneur, et dit Thérèse, ce n'est pas autre chose. C'est pourquoi elle s'intéresse peu aux « méthodes ».
L'essentiel, c'est que le cœur y soit, qu'il soit présent, qu'il accueille l'amitié du Seigneur et s'efforce d'offrir la sienne. Et « le cœur », ce n'est pas nécessairement le sentiment, qui ne dépend pas de nous, mais ce fond où nous sommes le plus nous-mêmes et que nous pouvons donner...
• on s’entretient souvent : Ce n'est pas épisodique, c'est « muchas veces » = beaucoup de fois... L'amitié, cela s'entretient, il faut se rencontrer souvent, et même se tourner vers l'Ami le plus souvent possible, en dehors du temps de l'oraison. Quant à ce temps, il faut qu'il dure un peu, et il faut que ce petit temps soit donné, il ne nous appartient plus, et c'est là le difficile : nous trouvons tant de prétextes, nous avons tant à faire !
• seul à seul : C'est une rencontre personnelle, où je m'engage, moi, et à ce moment- là, je décide de ne regarder que vers Dieu. C'est cette solitude intérieure que vise Thérèse. Si elle-même a su créer pour ses filles des conditions de solitude, elle les avertit pourtant que ce n'est pas l'essentiel : « Si l’obéissance vous appelle à la cuisine, comprenez que le Seigneur se trouve au milieu des marmites… Ce serait un peu fort si nous ne pouvions faire oraison que dans les recoins ! »
• avec Celui dont nous savons qu’il nous aime : Elle ne dit pas que nous le sentons, mais que nous le savons. Il s'agit de la FOI. Nous le savons par l'Église, par la Parole qu'elle nous transmet. Le Dieu de l'oraison n'est pas un Dieu vague, ou le « grand TOUT» , c'est le Dieu de la foi, le Dieu de JÉSUS-CHRIST.