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  • Soeurs en prière

    Devant Dieu pour Tous

Les origines du Carmel

Le Mont Carmel

Sur le mont Carmel des pèlerins vivent en ermites à la recherche de Dieu. Ils s’inspirent du prophète Elie qui, 800 ans avant le Christ, s’écriait : « Il est vivant le Seigneur devant qui je me tiens ! ». Vers 1209, Albert, patriarche de Jérusalem, rédige une règle de vie pour les « frères ermites » du mont Carmel : « Vivre dans la dépendance de Jésus Christ et le servir d’un cœur pur et d’une bonne conscience », « Que chacun demeure dans sa cellule ou près d’elle, méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière ». La reconquête de la Terre Sainte par les Sarrasins oblige les Carmes à passer en Europe.

Carte de Terre Sainte

Qui étaient ces premiers ermites du Mont Carmel auxquels le Patriarche Albert va donner une Règle ? Nous savons que ce sont des « latins », originaires d’Occident, sans doute français, anglais, italiens, car ce sont les pays où ils s’établiront lorsqu’ils seront chassés de Terre sainte. Leur départ pour lQui étaient ces premiers ermites du Mont Carmel auxquels le Patriarche Albert va donner une Règle ? Nous savons que ce sont des « latins », originaires d’Occident, sans doute français, anglais, italiens, car ce sont les pays où ils s’établiront lorsqu’ils seront chassés de Terre sainte. Leur départ pour le pays du Christ se situe dans le contexte des Croisades.On a beaucoup parlé des Croisades, en bonne part autrefois, en très mauvaise part aujourd’hui. Les exactions des croisés – le sac de Constantinople, la prise de Jérusalem etc. – ont laissé de profondes blessures. En fait, il y avait de tout dans ce mouvement qui a poussé des milliers d’hommes et de femmes vers la Terre de Jésus. Si les motifs politiques n’ont pas manqué, avec la perspective d’une guerre sainte de reconquête, il y avait aussi d’autres motivations… Pour beaucoup, c’était avant tout un pèlerinage : le pèlerinage vers Jérusalem, donc le pèlerinage par excellence. Aux 11ème et 12ème siècles, la perspective eschatologique est également bien présente. Le retour du Christ semble tout proche : on part avec l’espoir de voir s’établir le règne de la Jérusalem céleste… Car c’est à Jérusalem – centre du monde tel qu’on se le représente alors – que le Christ reviendra.

Saaint Albert rédige la règle des Carmes

C’est aussi l’époque d’un grand élan de renouveau. De Bernard de Cîteaux au 11ème siècle à François au 13ème, beaucoup sont habités par un profond désir de retour à l’Evangile, à l’imitation du Christ : une formule exprime cet idéal : « suivre le Christ seul, pauvre et nu ». En même temps on assiste à une résurgence de l’érémitisme : régi par de nouvelles règles, par exemple chez les camaldules ou les chartreux, ou beaucoup plus informel, individuel ou en petits groupes. C’est sans doute dans cette mouvance d’un érémitisme laïc, pauvre, austère, encore peu organisé, mais pèlerin, tourné vers Jérusalem, qu’il faut trouver l’origine de «nos saints Pères du Mont Carmel».

Ainsi se dégagent quelques notes fondamentales :

Saint Albert de Jérusalem

Le Carmel restera toujours quelque chose de petit, de caché, sans l’aura d’un fondateur prestigieux. Du nom du premier prieur qui sollicita du Patriarche le don d’une Règle, nous ne connaissons qu’une initiale. Ainsi toute recherche de notoriété personnelle ou collective sera contraire à l’esprit du Carmel.
Il s’agit d’une poignée de frères, rassemblés sur le Mont Carmel, probablement en raison du souvenir d’Elie, lié à cette Montagne, mais aussi parce que la reconquête de la Palestine par les armées musulmanes ne laissait aux chrétiens que la bande côtière pour résidence. La Patriarche de Jérusalem résidait lui-même à Saint-Jean-d’Acre…
Ils vivent « près de la Source », disent les textes, « Source d’Elie » complètent certaines additions : source géographique mais aussi symbolique. La postérité des frères sera toujours en marche vers la Source d’eau vive, le Don de Dieu…

Ruines de l'église des Carmes sur le Mont Carmel

Un récit de pèlerin, un peu plus tardif, nous donne une photo prise sur le vif : « Sur le versant de cette montagne, dans un site très beau et très gracieux, habitent les ermites latins que l’on appelle frères du Carmel ; ils ont bâti une bien belle petite église à Notre-Dame ». Première mention de la présence de Marie, si importante au cœur du Carmel. Toute la Règle est centrée sur le Christ : le projet, c’est de « vivre dans l’obéissance à Jésus-Christ », ce qui implique service, respect, fidélité… Le Christ polarise l’amour, les énergies, les capacités d’aimer et de servir de chaque frère et de la communauté.

La source d'Elie

Le Christ est le Maître qu’on écoute et qu’on sert, pour lequel on combat. C’est lui qu’on attend dans une veille ardente et généreuse.
La Parole de Dieu doit informer toute la vie des frères, sous tous ses aspects, prière continuelle, travail, combat spirituel, relations fraternelles. Il s’agit de vivre totalement de la Parole, de se modeler sur elle, de faire corps totalement avec elle, parce qu’ainsi on suit le Seigneur et on vit dans le Christ.

Les origines
Le passage en Europe
Déclin et réforme : XIVe - XVe siècles

Suivre le prophète Elie

Le prophète Elie

Dieu est vivant
devant qui je me tiens.

J’éprouve une ardeur jalouse
pour le Seigneur,
Dieu de l’univers.

Grotte sur le Mont Carmel
Si vraiment le Seigneur est Dieu,
suivez-le.

Dieu du prophète Elie,
Dieu vivant, ton visage,
tu l’as voilé
quand tu passais dans le vent,
et nous avons su ta présence.

Repères historiques

Ecusson du Carmel

XIVème siècle : les carmes reviennent en Europe
1462 : Françoise d’Amboise fonde le Carmel de Vannes avec l’aide de Jean Soreth, prieur général
1562 : Thérèse de Jésus réforme le Carmel et fonde un petit monastère pour une douzaine de sœurs, pauvres, fraternelles, priant et s’offrant pour l’Eglise ;
Saint Jean de la Croix participe activement à son œuvre
1605 : arrivée du carmel thérésien en France sur le désir de Madame Acarie et Pierre de Bérulle
1790 : emprisonnements des religieux et suppression des vœux monastiques
1794 : martyre des carmélites de Compiègne
XIXème siècle : restauration de l’Ordre