Bienvenue au Carmel

Parfois il nous est arrivé de voir arriver la TV chez nous, en général à propos d’Elisabeth, centenaire ou canonisation, ou encore pour nos 40 ans de présence à Flavignerot. Cette fois le sujet est original : la cuisine au monastère… Cela nous a amusé et intrigué au départ, et 4 volontaires ont été désignées… acceptant volontiers de tenter l’aventure, avec peut-être une petite dose d’inconscience : faire la cuisine, ce n’est pas si compliqué, somme toute, on fait cela de manière assez habituelle…

Puis nous avons eu l’occasion de visionner deux ou trois émissions de KTO, et là, une légère angoisse est montée en chacune… cela ne semblait pas si facile : pas tant de cuisiner, mais surtout de commenter nos gestes, à partir aussi de notre histoire, personnelle, communautaire… bref, essayer de faire passer un message à travers la cuisine, donner du sens à ce que l’on fait. Mais chacune a fait confiance, réfléchissant aux menus qu’elle pouvait proposer, et les soumettant au producteur de l’émission François Lespès. Ce fut l’objet d’une prise de contact téléphonique avec lui, homme simple et fort sympathique, très avenant, avec un réel souci de mettre chacune à l’aise. Les critères de choix des recettes étaient l’originalité, la petite touche qui change tout… et pas trop de bruit de mixer et batteur aussi, car il faut penser au téléspectateur !

Puis dans les semaines qui ont précédé le tournage, chacune s’est exercée pour les quantités et les plats à utiliser… ce qui a permis aussi à la communauté de tester les recettes, de donner son avis sur la qualité de chaque plat, ce qui n’était pas pour déplaire…

Chaque sœur avait sa demi-journée de tournage, pour laquelle elle devait préparer préalablement tout ce dont elle avait besoin pour chacune des 3 recettes qu’elle proposait (entrée, plat principal et dessert, chaque recette étant prévue pour 6 personnes). Il fallait donc bien s’organiser pour avoir à portée de main au bon moment tous les ingrédients, tout bien pesés dans de petits récipients neutres, et si possible jolis ! Pas de publicité bien sûr et donc pas de brique de lait ou de boîte de margarine !!! Et l’évier à proximité pour faire disparaître discrètement les contenants vides. Merci aux aides pour la vaisselle ensuite !

À la fin du temps de tournage, nos deux amis restaient pour prendre les plats confectionnés en gros plans, dans une assiette prête à servir, ou en la faisant tourner sur un joli plateau de bois prévu à cet effet. C’était alors pour la cuisinière le moment de souffler... Joie aussi de les voir déguster le soir à l’hôtellerie les plats confectionnés, et d’entendre leurs avis de connaisseurs… Finalement, ce fut pour chacune une belle expérience, dans la joie de participer à cette aventure où toute la communauté était impliquée car lorsqu’ils ne filmaient pas la cuisine, ils en profitaient pour prendre des vues de notre vie, des différents lieux, différentes activités : prière au chœur, oraison, potager, travail… Chacune a eu sa pierre à apporter à une œuvre qui s’est voulue commune et portée dans la prière.